Rigomer

Il y a 2 Saints Rigomer :
1. Un évêque de Meaux du Vème siècle, dont on dit qu'il a jeté toute "sa vigeur épiscopale" (qu'importe de quoi il s'agit) dans les combats contre les ennemis de l'église. Ses reliques étaient conservées jusqu'au XVIème siècle dans la cathédrale de Meaux.
2. Le notre ! Un prêtre du diocèse du Mans, prédicateur. Rigomer guérit une dame noble très malade et sa fille en fut tellement heureuse qu'elle se joignit à Rigomer. C'était Sainte Ténestine. Or, Ténéstine était fiancée et, très compréhensible, le gars voyait s'échapper sa future femme. Pas très heureux, et pensant comme "un vrai homme", il porta plainte auprès du roi Childebert (fils de Clovis I), arguant que ces deux là faisaient des choses qu'il ne fallait point faire.
Rigomer et Ténestine furent appelés à la cour de Childebert à Palaiseau pour apparaître devant lui et ses vieux. Il prononça l'accusation et dit qu'il croirait dans leur innocence, si les bougies de la salle s'allumaient. Rigomer avait oublié son briquet et ne savait pas faire mieux que de s'agenouiller avec Tine et de prier. Et, bien sûr, les bougies s'allumèrent tout d'un coup. Childebert regarda cela bouche bée puis, retrouvant sa langue, s'excusa. Imaginez un roi mérovingien qui s'excuse ! Il ordonna qu'à cet endroit serait construit une église, et ainsi fut fait.
L'église est construite au nord de l'actuel Palaiseau, à Vauhallan. Sous l'église actuelle, il y a encore la crypte originale du VIème siècle avec deux chapelles, une pour Rigomer et une pour Ténestine. Après 1300 l'église a subi plusieurs restaurations et modifications. A noter une jolie verrière du XIXème siècle représentant les 2 saints.
Cette église s'appela église de Saint Rigomer et Sainte Ténestine. Leur fête fut fixée au 24 août. Cependant, par une réforme du calendrier écclésiastique du IXème siècle par Charlemagne, leur fête fut fixée le même jour que celle de Saint Barthélemy, un saint d'un ordre plus haut. L'église devint alors l'église de Saint Barthélemy. La population continua, jusqu'à la fin du XIXème siècle, à fêter leurs Saints Rigomer et Ténestine, avec un pélerinage qui finissait dans la crypte. Et, justice, en 1994 l'église reçut son nom original avec ajout du saint intrus : Église de Saint Rigomer, Sainte Ténestine et Saint Barthélemy.

Après ce passage à Palaiseau, Rigomer rentre dans la Sarthe à Souligné-Flacé (Canton de la Suze) où l'église lui est dédiée. L'histoire veut aussi qu'il fut le fondateur de la ville de Mamers et que l'endroit où aurait été son premier ermitage s'appelle aujourd'hui Saint-Rigomer-des-Bois. C'est donc un saint typiquement Sarthois. Ténestine alla dans le Maine (rien d'autre sur elle).

On ne trouve pas ce prénom dans la liste des Vieux Prénoms de Quebec, ni dans les statistques du XXème siècle. Un nom qui lui ressemble est Rigobert, un évêque de Reims (mort en 745-750) avec la belle légende de "Rigoberts diner". Ce nom là, on le trouve au XXème siècle jusqu'en 1969 tous les ans (15 à 25 cas par an) avec un maximum de 31 en 1928. On trouve le même nom pour les filles. Moins, tout de même. Pas tous les ans, et cela s'arrête en 1956, avec en général 3 à 4 cas, le maximum, 7 en 1933.